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MÉREAUX DE L'ABBAYE DE SAINT-PIERRE

      De nos grandes abbayes lyonnaises, si puissantes autrefois, la numismatique est
bien pauvre. Elle ne comporte que de rares méreaux, car, à la différence de nos chapitres,
il ne semble pas que les abbayes aient eu besoin, pour leur service intérieur, de ces
sortes de pièces qui servaient surtout, on le sait, à contrôler la présence du clergé
 aux offices.
                                     Ces méreaux étaient le plus souvent de plomb ou
                               d'étain. Cela même explique leur rareté, car l'oxydation
                               rapide du métal a amené leur destruction. Il a fallu les
                               dragages exécutés dans la Saône au XIXe siècle pour en
                               amener la découverte. L'eau, en effet, est, plus que l'air
                               et la terre, propice à la conservation du plomb.
                                     C'est de la Saône que proviennent la plupart de ces
                               méreaux ou jetons de plomb, reliques de nos vieilles ins-
                               titutions lyonnaises religieuses ou civiles que renferment
                               les collections du palais Saint-Pierre, et surtout le riche
                               médaillier de M. Claudius Côte.
                                     C'est dans cette série remarquable que son posses-
                               seur a mis si obligeamment à la disposition de nos re-
                               cherches, que se trouvent les pièces encore inédites que
                               nous allons décrire.
                                     L'abbaye de Saint-Pierre n'est représentée avec cer-
                               titude que par un seul document numismatique.
         /h-     L.
                                     C'est une petite plaque de plomb, anonyme. et
                               uniface, de forme plutôt ovale (19-17 m m ) qui, à en juger
                               par son style, date du XVIIe siècle. Ellle représente les
                               armoiries de l'abbaye : de gueules à une clef en pal d'ar-
                               gent accostée des lettres S. P. du même, au chef d'azur
                               chargé de trois fleurs de lys d'or. Mais, par erreur sans
                               doute, le graveur a placé les trois fleurs de lys du chef de
                               France au-dessus de l'écu à la clef (fig. 1).
                                     On peut, au sujet de l'usage de cette pièce, faire
                               plusieurs suppositions. Est-ce tout simplement l'em-
                               preinte sur plomb d'un cachet ? Ou bien faut-il y voir un
          /   »   •
                               méreau de contrôle pour l'usage intérieur ou extérieur
 de l'abbaye : comptabilité, aumônes, venté du vin, foire annuelle de la Saint-Pierre,
 service paroissial des églises Saint-Pierre et Saint-Saturnin, etc. ?