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— 160 — Paquet, lClrue Besson ou Vieille-Monnaie et la rue Saint-Marcel, aujour- d'hui du Sergent-Blandan. Les remparts de la Croix-Rousse dominent la ville, et trois routes escarpées, la grande côte Saint-Sébastien, la grande côte de la Croix-Rousse et la côte des Carmélites, escaladent la colline, traversant des prés, des champs, des vignes et des terrains incultes ou longeant des tènements appartenant pour la plupart à des congrégations religieuses. Au bas de la place Croix-Pâquet, depuis le port Saint-Clair sur l'emplacement de l'actuelle place Tolozan, un mauvais chemin longeant du côté de la balme des propriétés privées ou d'immenses terrains vagues appartenant aux dames de Saint-Pierre, suit le Rhône, et s'arrête brusquement au bastion Saint-Clair, pointe extrême des rem- parts de la Croix-Rousse. Au sud, en aval du pont de la Guillotière, commencent les remparts d'Ainay qui dans leur partie la plus méridionale ne dépassent pas l'actuelle rue Franklin. A l'intérieur de la ville quatre grandes places aèrent quelque peu un amas de maisons coupé par des rues étroites. Ce sont : la place des Terreaux et les jardins de l'Hôtel de Ville, la place des Cordeliers qui encadre l'église Saint-Bonaventure au nord et à l'ouest et s'étend jusqu'au Rhône, la place Confort, vaste triangle dont le sommet est l'extrémité sud de la rue Mercière et la base la façade principale de l'église des Jacobins, enfin la splendide place Bellecour ou Louis-le-Grand, avec ses IÔ.OGO toises de superficie, sa grande prome- nade des marronniers, ses superbes façades et les magnifiques parterres entourant la statue de Louis XIV. Tout le reste de la ville n'a guère changé depuis le seizième siècle et c'est toujours le même labyrinthe de rues étroites, tortueuses, mal pavées, bordées de maisons sales, basses, dépassant rarement trois étages et dont les fenêtres sont généralement garnies de carreaux de papier huilé, bien que les vitres soient déjà d'un usage courant dans la plupart des autres villes de France. Les quartiers de la rive droite de la Saône sont plus malpropres encore que ceux de l'intérieur de la presqu'île. Dans cette ville, essentiellement commerçante et dont l'industrie principale, la fabrique des étoffes d'or, d'argent et de soie passe pour être la plus prospère du royaume, les communautés religieuses, qui comptent environ trente mille personnes, occupent les meilleurs emplace-