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     UNE MAQUETTE INÉDITE DE CARIÉS

      Jean Cariés fut plus qu'un fabricant de poterie et de figurines. Cet « enfant de Saint-Georges »,
orphelin de très bonne heure, recueilli par l'asile Denuzière et protégé par la mère Callamand, de Saint-
Vincent-de-Paul, fut un bel artiste. Antoine Mollière, président de l'Académie de Lyon, l'avait en grande
sympathie ; Cariés fit son buste, que la Revue du Lyonnais reproduira bientôt. En attendant, voici une
lettre non datée que Cariés écrivait à son protecteur :

      « Mon cher Monsieur Mollière. Je n'ai pas voulu vous faire moi-même la surprise de mes^uccès,
mais aujourd'hui que la chose est connue de vous presque officiellement, il ne reste à mon rôle qu'à vous
remercier encore une fois, non pas des bienfaits matériels dont j'ai été gratifié par vous — mais de vos
conseils et surtout de la grande confiance que vous avez toujours eue à mon égard. Cette confiance, cette amitié
si franche, si sincère, si délicate, m'a été plus sensible que n'importe quoi.
    « Aimez-moi toujours comme je vous aime et croyez toujours à mon respect, à mon dévouement et
dans mon cœur une large place. En attendant le plaisir d'aller vous embrasser vous presser les mains ainsi
qu'à ce cher (s1) que j'embrasse d'ici affectueusement.
     « Encore une fois merci et au revoir.
                                                                            « Votre J. CARIÉS.


« P.-S. — J'ai vendu une de mes oeuvres à Carolus Durand un des plus grands peintres français. C'est
     une preuve.
« Je pars dimanche pour l'Allemagne. A mon retour je passerai à Lyon pour y voir la bonne mère (i), vous
embrasser, vous raconter toutes ces choses.
                                                                     « Mille amitiés, CARI Es ».



    Le hors-texte que recouvre ce feuillet représente une maquette que fit Jean Cariés pour le concours
des statues du Théâtre des Célestins, vers 1880.
                                                             (Collection H. Mollière    Lyon).




    (1) La sœur Calaman supérieure des filles de la Charité, de la maison de Saint-Jean qui s'était
occupée de l'enfance de l'artiste et l'avait recommandé à M. Mollière. Cariés a laissé d'elle un très beau
buste.