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- - 125 — UNE MAQUETTE INÉDITE DE CARIÉS Jean Cariés fut plus qu'un fabricant de poterie et de figurines. Cet « enfant de Saint-Georges », orphelin de très bonne heure, recueilli par l'asile Denuzière et protégé par la mère Callamand, de Saint- Vincent-de-Paul, fut un bel artiste. Antoine Mollière, président de l'Académie de Lyon, l'avait en grande sympathie ; Cariés fit son buste, que la Revue du Lyonnais reproduira bientôt. En attendant, voici une lettre non datée que Cariés écrivait à son protecteur : « Mon cher Monsieur Mollière. Je n'ai pas voulu vous faire moi-même la surprise de mes^uccès, mais aujourd'hui que la chose est connue de vous presque officiellement, il ne reste à mon rôle qu'à vous remercier encore une fois, non pas des bienfaits matériels dont j'ai été gratifié par vous — mais de vos conseils et surtout de la grande confiance que vous avez toujours eue à mon égard. Cette confiance, cette amitié si franche, si sincère, si délicate, m'a été plus sensible que n'importe quoi. « Aimez-moi toujours comme je vous aime et croyez toujours à mon respect, à mon dévouement et dans mon cœur une large place. En attendant le plaisir d'aller vous embrasser vous presser les mains ainsi qu'à ce cher (s1) que j'embrasse d'ici affectueusement. « Encore une fois merci et au revoir. « Votre J. CARIÉS. « P.-S. — J'ai vendu une de mes oeuvres à Carolus Durand un des plus grands peintres français. C'est une preuve. « Je pars dimanche pour l'Allemagne. A mon retour je passerai à Lyon pour y voir la bonne mère (i), vous embrasser, vous raconter toutes ces choses. « Mille amitiés, CARI Es ». Le hors-texte que recouvre ce feuillet représente une maquette que fit Jean Cariés pour le concours des statues du Théâtre des Célestins, vers 1880. (Collection H. Mollière Lyon). (1) La sœur Calaman supérieure des filles de la Charité, de la maison de Saint-Jean qui s'était occupée de l'enfance de l'artiste et l'avait recommandé à M. Mollière. Cariés a laissé d'elle un très beau buste.