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avaient offert, en décembre, un banquet ; au cours de ce repas, Lefebvrc,
régisseur du théâtre des Célestins, avait chanté des couplets de sa façon
où il félicitait Boitel de passer « de l'encre à l'eau », annonçait ses futurs
exploits de pêcheur, et, comme s'il eut prévu l'avenir, faisait au nouvel
inspecteur cette recommandation :
                Mais toi, l'homme aux événements,
                Prends beaucoup de ménagements.
                Soigne bien que, sur cette rive,
                Quelque accident fâcheux n'arrive :
                En inspectant tes trains de bois,
                Si le pied te glisse, des fois,
                Ne vas pas tomber la tête première
            Tout au fond, au fond, au fond de la rivière (bis).
    Boitel ne jouit pas longtemps du repos qu'il avait mérité ; le 2 août
1855, l'excellent nageur qu'il était — comme tout vrai Lyonnais — se
noya accidentellement dans le Rhône où il se baignait imprudemment
après un repas.
    Son ami Alexis Rousset rima « pour son médaillon » ce mauvais
quatrain :
               Amant passionné de notre vieille ville,
               Léon, elle te pleure, elle est triste sans toi.
               Le progrès l'embellit d'un éclat inutile ;
               Mon cœur t'y cherche en vain, elle est vide pour moi !
     Lyon avait bien perdu en lui un de ses enfants les plus aimants et
les plus dévoués.




     On n'établira jamais sans doute une bibliographie complète de Léon
Boitel. Il faudrait, pour en réunir les éléments, dépouiller tous les journaux,
tous les recueils, tous les albums auxquels il collabora, souvent sans signer
ses articles. Ce qu'on connaît de lui, vers ou prose, témoigne de son