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ET DE JEHAN DE VAUZELLES Apres son temps ; ainsi je vous affie Que l'enfant n'est au premier despouillé De celle toille où il naissoit souillé : Puis quand au monde il a passé son aage, Il ne faict rien, à la. mort, davantage Que descharger un peu l'ame du corps Pour les reduyre en plus unis accords, Lorsqu'ils seront tous deux glorifiez Sans jamais plus estre purifiez. Dont tout cela que mort nous disons estre N'est que pour vivre un véritable naistre, Et ce qu'on dict mourir est la naissance De l'autre siècle en la divine essence. Le premier vivre a par neuf moys duré, Le second est par cent ans mesuré. Mais, quant au tiers, la vie est éternelle, Qui est en tout la supernaturelle, Pour ce qu'on sort de ce naturel ventre Et au divin heureusement on entre, Où nous serons divinement nourris, N'ayant plus paour d'estre morts ne pourris. Tout ainsi donc qu'au ventre de sa mère, Par le deffault d'aulcune saige mère, L'enfant peut naistre ou mort ou monstrueux Ou mal formé ou bien défectueux ; Ainsi pour vray, en la seconde vie, S'elle n'est bien par bon gouvert régie, Au lieu de naistre ef un bel homme faire, Un monstre en sort, qui mort s'en va retraire Vers les enfers. Ainsi par ceste faulte L'homme mort nay jamais es cieulx ne .saulte, Mais reste mort : donc si au premier naistre On est songneux trouver femme à ce dextre,