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324 LA VIE DE SAINT ENNEMOND donne une si pauvre et honteuse hospitalité (1) à M. Ca- nat de Chizy et il a été heureux et flatté de son admission. Aujourd'hui c'est encore un autre érudit qui aspire à être des vôtres, — et vous avez bien voulu de nouveau me charger du soin de vous dire ce que la Commission a pensé du livre qu'il vous a présenté à l'appui de sa can- didature. C'est M. l'abbé James Condamin, de Saint- Chamond, naguère professeur de rhétorique au petit Séminaire de Montbrison, docteur en théologie, licencié- es-lettres, qui frappe aujourd'hui à votre porte. Il est l'un de ces nombreux ecclésiastiques qui pensent, avec raison, que, dans les tristes temps où nous vivons, le clergé, — dédaignant les odieuses attaques dont il est l'objet, ne doit pas en imposer à ses lâches et obscurs détracteurs, seulement par ses vertus et sa sainteté, mais aussi par l'éclat de sa, science et de son savoir. Il s'est donc rangé parmi ces prêtres d'élite qui fouillent dans les vieux âges que l'Église a traversés, parfois, au milieu des plus douloureuses vicissitudes, mais pour re- paraître toujours grande, belle, radieuse de gloire et de puissance — et immortelle... Il a voulu, à son tour, étu- (1) La Société littéraire, comme toutes les autres Sociétés savantes, n'a pour lieu de réunion qu'une grande et sombre salle du Palais Saint-Pierre, et délabrée comme ce pauvre palais. C'est en vain que, comme président de la Société lit- téraire j'ai sollicité auprès de M. Weîche, préfet du Rhône, un autre local plus digne et plus convenable, en indiquant le moyen facile de donner de suite satisfaction aux doléances si légitimes de mes collègues. Ma prière est demeurée sans échos... et le Conseil municipal semble ne pas savoir seule- ment que les Sociétés savantes dont Lyon s'honore, cepen- dant, à juste titre , sont confinées dans un réduit indigne d'elles. i