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PAR M. L'ABBÉ CONDAMIN 339 Gauderic, en mourant, fut remplacé par Vivence ou Viventiol, abbé de Saint-Just. Son gouvernement fut des plus sages ;. l'Eglise de Lyon l'honore encore comme un saint. II avait désigné saint Ennemond pour lui succéder. Tels furent les évêques qui, dans le vie et la première moitié du vu" siècle, précédèrent ce dernier sur le siège de saint Irénée. Dieu leur avait confié une grande mission, et les temps étaient des plus difficiles. Ils n'avaient pas à maintenir seulement, comme je l'ai déjà dit plus haut, la pureté du dogme de l'Église et à gouverner leur troupeau, ils durent être aussi des apôtres. Les erreurs de la doctrine d'Arius étaient encore en faveur. Protégées par l'empereur Constance et par plusieurs de ses successeurs, elles avaient été embrassées aussi par les Goths, les Van- dales, les Bourguignons et les Lombards, et ne s'éteigni- rent que vers 660, par l'abjuration d'Aribert 1", dernier roi arien des Lombards. Nos évêques les combattirent aussi avec succès par leurs prédications. Les événements politiques les enlevaient souvent de leur cloître, — et, c'est à la cour de nos rois qu'ils eurent à lutter aussi contre les Maires du Palais qui régnaient, en despotes, au nom de leurs monarques indolents. Saint Ennemond sera même la victime de la méchanceté de l'un de ces tyrans, qu'on appela « le roi des méchants, om- nium malorum princeps. » Mais revenons à l'œuvre de M. l'abbé Condamin. En écrivant la vie de saint Ennemond si peu connue et sur laquelle nous n'avons que de rares monuments, l'auteur a dû nécessairement rechercher, d'abord, l'origine de la famille de ce saint martyr. Ecoutons ce qu'il nous en dit : « Sous les Burgondes, comme sous les rois de France, la ville de Lyon fit partie de la Bourgogne et quand elle