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LA LIBRE PENSÉE
Exsurgat Dominus et dissipentur inimiei ejus
et fugiant qui oderunt eum a facie épis.
Seigneur, je ne suis pas de ceux qui, l'âme pure,
Au respect de tes lois soumettant leur nature,
Sur un corps asservi portent, victorieux,
Un front où la vertu met un reflet des cieux,
Qui des rayons divins recherchant la lumière,
Lorsque leurs cœurs, vers toi, montent dans la prière,
Parmi tes "Séraphins, mêlent à leurs transports,
Ce que la voix humaine a de plus doux accords !
Non ; quelque sentiment qui m'émeuve ou m'indigne,
De parler pour ton Nom je ne me sens pas digne,
Mais si grande que soit cette témérité,
Quand l'outrage odieux touche à ta majesté,
Comme ce vieux disciple, un jour tirant le glaive,
Témoin impatient, je me signe et me lève !
Des insensés qu'aveugle un orgueil indompté,
Rebelles au destin de notre humanité,
S'en vont partout prêchant, contre ton Evangile,
Que pour nous tout se borne à notre faible argile
Et que, sans nul espoir en un monde nouveau,
Tout meurt et tout finit dans la nuit du tombeau.
Ces apôtres menteurs, reniant leur baptême,
Enseignent qu'il n'est point là -haut d'Etre suprême,
Que, sans un Créateur, les lois de l'univers,
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