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PHILIPPE-AUGUSTE G0NIN 97 Ne calment pas vos rêves utopiques, Je vous déclare insensés pour jamais. » Une grande pensée qui s'affirme souvent dans les ouvrages de M. Gonin et même dans ses premiers essais de jeunesse, c'est une sincère et profonde affection pour son pays. Ce fut ce sentiment qui le porta à entreprendre le long et patient travail de la Monographie de l'Arbresle. Que de laborieuses recherches, que de voyages, de fatigues, pour établir et coordonner l'histoire de notre petite ville depuis ces siècles reculés où il croit retrouver sonberceau ; que d« vieux manuscrits il lui a fallu déchiffrer! Que d'archives il a dû fouiller ! Que d'auteurs il a consultés. Ce fut pendant vingt ans sa plus chère occupation. Bien que ses recherches aient été fructueuses, en plusieurs circonstances, les documents lui font défaut ; il ne peut s'appuyer que sur des hypo- thèses, il l'avoue tristement : « Nous ne pouvons guère savoir, dit-il, que par des généralités sur la Ségusie, quelle fut l'existence du Burg antique, du Kaïr d'Arbres- le, quelles furent la condition, les mœurs de ses habi- tants aux diverses phases de son histoire ignorée. Quels ont donc été ses jours tranquilles et, par suite, d'un bonheur relatif, les péripéties de sa vie collective dans ce pays accidenté et si souvent ravagé ? Qui le dira jamais aux petits-fils des anciens Gallo-Keltes du Kaïr Ar- breslois ? Pour ceux qui, comme nous, ont reporté une grande part de leurs affections sur leur contrée natale, leur mère, qui lui ont voué un culte filial, ces souvenirs qui auraient tant d'attraits sont perdus pour toujours ! De ce vieux clan enfoui dans les monts de la province Ségusiave, ayec des voies nécessairement difficiles par tactique et par défaut de besoin, avec une importance si minime dans la famille des Gaules, lorsque son existence 7