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               CHRONIQUE LOCALE


    Quel bruit, quelle foule, quelle joie I depuis trois jours,
 toute la ville est en l'air. On court, on se précipite ; on ne
 voit que visages riants, que gens aimables, que citadins
 parés, campagnards endimanchés, jeunes gens, fanfaristes,
 orphéonistes, harmoniens, en costumes de fantaisie. La Bour-
 gogne, le Dauphiné, la Savoie, le Forez, la Bresse, le Bu-
 gey, jusqu'à des provinces lointaines, ont pris Lyon d'assaut,
 et se promènent en conquérants, musique en tète et dra-
peaux déployés, dans nos rues. Quant aux Lyonnais, ils sont
 aux fenêtres, regardant le flot humain passer.
    C'était le grand Concours musical ; mais Lyon n'a pas de
 chance et chaque fois qu'il veut donner une fête, il
pleut.
   Déjà les exercices du tir, commencés le 10, et qui devaient
se poursuivre jusqu'au 13, avaient été, malgré le zèle des
tireurs, interrompus, dès le dimanche soir, par le mauvais
 temps et l'envahissement du Stand, par le Rhône débordé ;
la grande fête musicale n'a guère été plus favorisée et le
soleil ae s'est montré que par pure condescendance.
   Dès le 18, une retraite aux flambeaux avait été esquissée
dans divers quartiers. Le 19, la ville pavoisée, des députa-
tions s'ont allé recevoir, à la gare des Brotteaux, les quatre
Sociétés musicales suisses et à la gare de Perraehe, la mu-
sique de la Garde Républicaine. Partout, acclamations, dis-
cours, enthousiasme et accueil chaleureux.
   Le soir, retraite aux flambeaux, de Bellecour aux Ter-
reaux, à traders la vaste rue de Lyon, par les musiques,
tambours et clairons de quatre régiments escortées de deux
cents torches d'un effet magique ; les feux de Bengale illu-
minent la foule; les acclamations retentissent; jamais on
n'a vu tant de monde sur le pavé lyonnais.
   Le dimanche, jour de la Pentecôte, pluie le matin, puis
soleil ; les Sociétés en profitent pour s'échelonner sur les quais
de la Saône, depuis le quai de la Pêcherie, jusqu'au Pont
Tilsitt. Le défilé commence et se déroule sur nos places et
dans nos rues en interminables anneaux, à travers les accla-
mations immenses, les cris de joie, les couronnes, les bou-