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344                LA VIE DE SAINT ENNEMOND

peuple. Avant leur établissement, à l'ouest du Jura,
presque tous les Burgondes étaient gens de métiers, ou-
vriers en charpente et en menuiserie. Ils gagnaient leur
vie à ce travail, dans les intervalles de paix, et ils étaient
ainsi étrangers à ce double orgueil du guerrier et du pro-
priétaire oisif qui nourrissait l'insolence des autres con-
quérants barbares (1).
   La date de la naissance de saint Ennemond n'est pas
parfaitement connue, mais M. l'abbé Condamin est par-
venu, par ses habiles recherches, à la fixer environ à
l'année 620 ou 625 , ses premières années le sont aussi
peu mais elles durent se passer dans la piété et dans
la sainteté, et dans de fortes études commencées, sans
doute, dans ces écoles du cloître de la cathédrale, où nos
évêques élevaient, avec un soin si pieux, les jeunes
clercs destinés au service des autels. — A l'âge de
12 ans, il entra à l'école Palatine établie dans le palais
même du souverain pour les fils des leudes qui étaient
heureux de voir leurs enfants auprès de leur souverain,
comme des gages de leur fidélité. Cette École était même
très-recherchée par les jeunes seigneurs qui tenaient à se
perfectionner dans l'étude des sciences divines et hu-
maines. Du reste à cette époque, et M. l'abbé Condamin
aurait pu l'ajouter, — l'Eglise (2), avait ouvert égale-
ment des Écoles.



    (1) Quippe omnes fere sunt fabri lignarii, et ex hac arte
.mercedem capientes, semetipsos alunt. (Socratis, hist. eccles.
 lib. VII, cap, 30).
    (2) C'est aux catacombes qu'on trouve les premières écoles
 du christianisme. Quand l'Eglise sort de ces catacombes où
 les persécutions l'avaient reléguée, l'école parait avec elle et
 ne s'en sépare plus. L'enseignement fait partie du ministère