Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                    PAR M. L'ABBÉ CONDAMIN                   349

 ami, saint WUfrid, de deux diacres, de deux clercs et da
Waldebert, abbé de Luxeuil. Les assassins leur firent
grâce.
   La légende s'est emparée de la mort tragique du saint
 évêque, et je lui emprunte ici le récit du retour des
restes de saint Ennemond à Lyon. « Mais le ciel prit bien
soin du corps du grand saint Ennemond (1 ) et fit bien con-
naître sa sainteté à la terre. Car ayant été mis sur la rivière
de la Saône, en une barque sans patrons, sans rames,
ni gouvernail, — et cet office lui ayant été rendu par
des chrétiens qui révéraient le saint, mais qui crai-
gnaient de passer pour les auteurs de sa mort, s'ils ac-
compagnaient ce corps massacré, — il arriva, par un
miracle qui témoigna combien l'œil de Dieu sait faire
honorer et reconnaître ses fidèles serviteurs, qu'en toutes
les villes, bourgs et villages, vis-à-vis desquels passait
cette barque, qui portait ce saint corps, les cloches son-
naient toutes d'elles-mêmes.
   « . . . . Toutes les processions l'allèrent recevoir sur
le bord de la rivière. Mais comme plusieurs églises pré-
tendoient d'avoir le saint corps, on fut bien surpris quand
le voulant prendre, on ne put le mouvoir de sa place.
De quoy le peuple estoit étonné, il vint en pensée à



   (1) Ce passage est la traduction faite par un ancien historien
d'une narration rapportée par les Bollandistes et pleine de
faits extraordinaires. Dans ces narration on lit entre autres,
« navigium absque nauclero seu quocumque ductore Lug-
dunum delatum fuit, res mira, quacumque parte transiret,
omnia cymbala, quœ in locis erant, absque agitante sonuerunt
atque duo candelabra argentea divinitus desupermissa, cereis
superlucentibus, sancto corpori in navi continua adhae-
serunt. * •     •