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I 354 LE GÉNIE DE LA VILLE DE LYON gauche un objet qui parait figurer un sceptre ou plutôt un rouleau. Dans le champ, on lit le mot FELICITER, for- mule de consécration que le personnage romain est censé prononcer, en souhaitant que son offrande porte bonheur à la ville et qu'elle lui assure une récolte abondante. En rapprochant ce médaillon de la médaille d'Albin, au revers de laquelle le Génie de Lyon est représenté dans la même attitude, avec un corbeau à ses pieds et la légende : GEN. LUG c'est-à -dire ; Genius Lugduni, on reconnaît de suite la signification de la terre cuite. On sait d'ailleurs que l'opinion commune chez les anciens expliquait l'étymolo- gie de Lugdunum par la juxtaposition des deux vocables celtiques Lug, corbeau, et Dun, rocher, colline, Lugdu- num serait ainsi l'analogue, pour la phonétique, Roche- corbon. Dans le Romain, M. de Witte incline à reconnaître L. Munatius Plancus, le fondateur de la colonie romaine de Lyon, l'an 711 de Rome, 43 ans avant Jésus-Chrîst ; mais Plancus n'avait guère plus de quarante ans à cette époque, tandis que le personnage du médaillon semble vieux. Il faudrait alors abandonner cette explication ou supposer que l'air de vieillesse de Plancus résulte soit d'un vice de travail soit de la détérioration du monu- ment . M. de Witte a été conduit à voir dans le rocher l'image d'un lion accroupi, par les figures d'un plomb appartenant à la collection de M. Et. Récamier, plomb recueilli dans la Saône ; sur le champ sont placées les têtes du Soleil (Auguste ?) et de la Lune (Livie) ; on y voit un corbeau voltigeant au-dessus d'un lion couché. (Officiel) FERDINAND DELAUNAY.