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8                         L'ABBÉ PERRIN         /
Mais Dieu le réservait aux œuvres charitables,
A la conversion des plus grands misérables.
Il montra son permis au maître douanier.
Et fut déclaré libre, enfin, par ce dernier
Libre ! mais fugitif !... Echappé du naufrage !
Mais errant sur la grève, au plus fort de l'orage !
Il passe.... il voit la Suisse, aux sites admirés
Du touriste opulent, des pauvres émigrés :
    Ses monts, hauteurs considérables,
    Glaciers éternels et nombreux,
    Déserts toujours inexplorables,
    Défiant les aventureux.
    Et les Alpes, aux crêtes blanches,
    Les cataractes, les torrents,
    Et les fougueuses avalanches,
    Aux subits et mortels courants.
    Puis, ses pittoresques vallées,
    Des lacs d'azur, des bois touffus,
    Ses brillantes nuits étoilées,
    Ses parfums, dans l'air répandus.
    Régions offrant le contraste
    Des plus capricieux climats :
    La trombe qui tue et dévaste,
    Un soleil d'or et des frimas.

L'abbé foulait enfin la terre protectrice.
Il va vers Martigny, tout près de Saint-Maurice,
Ville du bas Valais ; climat oriental,
Fort triste auprès du ciel de son pays natal.
Ce canton, dirigé par la foi catholique,
Condamna les excès de notre république,
Et reçut noblement tous les réfugiés
Qui furent mis au rang des privilégiés. (1)

 (1) Quatre-vingts prêtres, de divers digcèses> s'étaient réfugiés à
Martigny.