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220                ÉTUDES ÉTYMOLOGIQUES

plusieurs de ces établissements,, et que dans les principaux
setrouvaiont une vaste salle appelée trigon. Là, après
leur sortie du bain, les jeunes gens groupés trois par trois
se livraient à l'exercice salutaire de la paume. On aurait
donc encore la villa de trigone.
   Triguncius serait-il ici pour trigons, souvenir d'un
tribunal qui suivait ses séances dans une salle triangu-
laire? Encore la villa du trigone.
   Trig-uncius représenterait-il à l'esprit le nom d'une
place pavée de dalles triangulaires, d'une cour ou d'une
suite d'appartements ornés de mosaïques formées de
petits cubes triangulaires ? Encore ici la villa du trigone.
   Enfin Triguncius serait-il un nom ou un surnom
d'homme? Une réponse affirmative donnerait la villa de
Triguncius.
   En 1235, Triguncius est devenu Trionz...in pedis de
Trionz. En '1282, Trionz devient Trions,., hospitalis de
Trions. Aujourd'hui, on l'écrit et on le prononce Trion.
   Quant au Trifontius invoqué par Païadin, Menestrier
et les autres historiens, c'est le résultat d'une mauvaise
lecture amené par la confusion du g avec Vf, d'une vicieuse
copie des chartes primitives, et dont les conséquences se
sont perpétuées jusqu'à nos jours.
   Quoi qu'il en soit de lune ou de l'autre de ces diverses
propositions, nous n'osons nous prononcer tant que nous
sommes privés des matériaux propres à les élucider d'une
façonpéremptoire. Pour la science étymologique, il faut
se montrer plein de circonspection, si l'on veut s'éviter des
déboires, malheureusement toujours trop nombreux en
pareille matière.
   La fantaisie et l'arbitraire, répéterons-nous, nuisent
plutôt à la science qu'ils ne sauraient lui servir. De là
naissent les causes du discrédit qui a pesé et pèse encore sur