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280              IMPASSE FRANÇOIS-DAUPHIN

  Ailleurs il parle de la fatigue causée par ce jeu, mais
qui disparait devant l'attention que demande la pila velox,
molliter austerum studio fallente laborem, (Sat. 2. 2. 11).
   On rencontre parfois l'expression de pila trigonalis qui
peut sembler inexplicable ; mais elle ne s'adressait point
à la forme de la paume : elle servait simplement à dési-
gner trois joueurs disposés triangulairement, et qui se la
renvoyaient de l'un à l'autre. Celui qui manquait de la
recevoir, ou qui la laissait tomber, perdait la partie.
(Furgault. Dict. d'antiq. 4763J L'auteur qui donne cette
explication renvoie à Martial (i. 12 epig. 83J lequel parle
simplement d'un certain Ménogène qui ramassait la balle
trigonale, Irigonem, dans l'espoir d'une petite gratifica-
tion. Je ne m'arrêterai pas davantage au jeu de paume
dans l'antiquité ; car je risquerais d'être trop long, et
par conséquent de sortir de mon sujet qui a trait à notre
localité lyonnaise.
   Ce jeu s'était perpétué en France, et les souverains
eux-mêmes y prenaient part. Je trouve dans un volume,
intitulé Bigarrures ingénieuses f1694. P. 223J le détail sui-
vant : « Le marquis de Eoni, jouant à la paume avec
 « Henri IV, ayant fait un beau coup, ce prince dit en
« s'écriant: Voilà un beau coup de roi. Oui, sire, lui ré-
« pondit Eoni, si l'on ôtait une N de mon nom. —Ventre-
« saint-gris, reprit Henri IV, je serais bien fâché qu'on en
« fît de même du mien ; car on m'appelle Eoi de France
« et de Navarre, et l'on me nommerait roi de France et
« avare. »
  Ces détails prouvent que le jeu de paume était fort en
usage, et que les princes eux-mêmes y trouvaient une
agréable distraction. Je vais emprunter à l'Histoire de
France de Garnier le récit de la déplorable aventure, qui
occasionna la mort de François-Dauphin (T. 25. P. 133)
dont le nom fut donné à l'impasse en question.