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364 SIMPLE HISTOIRE — Par ma foi ! c'est un gros garçon..., — s'écria le docteur. — Pierre, je serai son parrain, et il s'appellera Noël-Christian, en l'honneur de la fête d'aujourd'hui. III Le même jour, un peu avant midi, une petite caravane gravissait l'étroit et rapide sentier qui conduisait à la chaumière des époux Chandora. En tête, marchait le docteur, qui, à chaque instant, se retournait pour aider sa femme, venant derrière lui, à franchir les passages difficiles ; après Mme Renaud s'avançait plus péniblement, à cause de son âge, M. Patron, curé de Saint-Jean-de-Maurienne ; puis, enfin, le domestique du docteur, le jardinier du curé et un homme de bonne volonté: ces derniers avaient des hottes pleines et de gros paquels sous les bras. Le temps était toujours froid; mais un magnifique soleil brillait dans un ciel sans nuages, et son éclat fai- sait resplendir le tapis de neige qui couvrait le sol, scintiller le givre attaché aux buissons, et étmceler les aiguilles de glace suspendues à la cime des roches qui bordaient le chemin. « Nous sommes arrivés, » dit le docteur en posant le pied sur une sorte de plateau auquel le sentier aboutissait. A une vingtaine de pas plus loin , on apercevait la pauvre demeure des Chandora. — Attendez-moi là — reprit M. Renaud ; — seulement, je vous recommande de ne pas rester tout-à -fait immo- biles, de peur de vous refroidir. Je vais vous annoncer, car les surprises sont dangereuses pour les femmes en couches, Et il se dirigea vers la maison.