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PAR M. i'ABBÉ CONBAMIN 329 la protection de Gondebaùd, continuent aussi à subsister, comme celles dé Clermont où Sècurus Meliof enseignait la rhétorique. Les églises cathédrales avaient aussi leurs écoles où persévérait la même manière d'enseigner des premiers temps. C'était l'évêque même qui enseignait, ou sous ses ordres, quelque clerc où quelque moine distingué par sa doctrine. Nous savons même comment renseignement était don- né. On faisait passer les élèves par ce qu'on appelait les Humanités, suivant les principes de Martianus Félix Ca- pella. On donnait aussi des leçons de grammaire, de dialectique, de rhétorique, de géologie * d'astrologie et d'arithmétique. L'Écriture Sainte, les Ecrits des pères de l'Eglise, lés nous ne voyons pas qu'elle se soit jamais départie. L'Eglise n'attendait pas, elle se hâtait, même sous la hache des bour- reaux, défaire son devoir d'éducatrice et elle l'accomplissait avec une intrépidité héroïque. Depuis, elley atoujours été fidèle. Ces écoles contribuèrent puissamment à la fusion des races. On peut leur appliquer ce qu'un savant professeur d'Allemagne a écrit de celles qui avaient été fondées par les chrétiens, avaht les invasions. « Leur établissement, dit-il, eut des con- séquences inappréciables pour l'humanité. Elles ne se bor- nèrent pas aux villes seulement, mais elles se répandirent dans les camgagnes et portèrent ainsi les bienfaits d'une ins- truction vraiment morale à une classe qui avait été vraiment _ tout à fait délaissée. Elles réunirent dans leur enceinte des juifs et des païens, des jeunes gens et des hommes âgés, des riches et des pauvres, des nobles et des roturiers, des libres et des esclaves, donnant ainsi cette leçon de confraternité à des hommes parmi lesquels les préjugés, l'orgueil et la va- nité causaient ordinairement des séparations si tranchées et même des haines. Entendez cela du monde romain et du