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QUINCARNON ET SA FAMILLE Quant aux Antiquités de la métropole et à la Fonda- tion de Saint-Paul si longtemps dédaignées et jugées si sévèrement, ce sont des ouvrages fort utiles. On peut regretter que chacun de nos monuments religieux n'ait pas trouvé un patient et dévoué investi- gateur de ses titres et de ses inscriptions avant les destructions ou les malheureux essais de restauration qu'ils ont subis. Ce qui a été perdu est immense et irrépa- rable. Ne soyons donc point ingrats envers Quincarnon qui, sur le déclin de l'âge, a pris la noble mission de re- cueillir les souvenirs inscrits sur les autels et les tombes de deux antiques églises. Il a passé ses dernières années sous les sombres arceaux, écrivant à la faible lueur ta- misée par les vitraux richement historiés. C'est sous ces voûtes sacrées, où l'attirait une ferveur ardente et ascétique, qu'il traça de ses mains tremblantes les pieuses pages, empreintes de sa foi sincère et naïve, de ses con- naissances héraldiques et généalogiques, de son symbo- lisme exagéré. Doué d'une instruction supérieure à celle de la plupart des contemporains et surtout des militai- res, il cite dans ses livres, le grec, le latin, le castillan; il témoigne qu'il a lu et médité les Saintes Ecritures et les œuvres des Mystiques. Si son style est incorrect et diffus, c'est qu'il écrit comme au temps de sa jeunesse, avant l'éclosion de la littérature du grand siècle. De ce que ses publications ne portent pas l'empreinte du pro- grès des lettres et du langage, on ne peut conclure que son esprit y fût étranger. Les harangues magistrales, les