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LA MODE A LYON 399 sent les Génies et les Fées du luxe, chargés de parer les heureux du monde. C'est, dans nos maisons à la mode, un mouvement pré- curseur à faire tressaillir toutes les femmes : les envois des plus riches soieries de nos fabriques et les arrivages sans nombre de tissus les plus variés affluent chaque jour. D'Alencon, de Bruxelles et de Chantilly débarquent les dentelles aux réseaux merveilleux. Les vêtements de demi- saison se préparent : quelles coupes gracieuses ! quels ornements inattendus ! que d'élégance et de richesse ! C'est aussi le moment de méditer sur la forme des cha- peaux, sur les fleurs et les plumes qui les décoreront. Que de délicieuses inventions vont bientôt défier la na- ture ! ' La lingerie et les broderies aériennes ne resteront pas non plus en arrière. Quel attrayant assemblage ce sera de tulle, de crêpe, de gaze, de rubans, de fines passemen- teries! et comme tout cela se groupera avec un goût irré- r prochable. Mais le temps a marché. Le soleil brille d'un vif éclat, les arbres de Bellecour et des squares sont couverts d'un feuillage épais, avec de beaux tons verts ; les hirondelles voltigent de toutes parts, les oiseaux s'appellent harmonieusement et tendrement... Cette fois, c'est bien le printemps! Entendez-vous ces rondes joyeuses d'enfants rassemblés sur les promenades, les quais, au parc de la Tête d'Or, partout ! Quelles robes pimpantes et fraîches! soie, mousseline, frissonnent à l'air et chatoient au soleil. On a quitté les chapeaux ; les bras et les cous sont nus, les jambes laissent voir leur chair rose ; on chante, on saute, on danse, on s'ébat bru- yamment ; le sang afflue vers les joues rouges comme des cerises.... vive le printemps ! Et tous ces petits ballons qui