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                      DE LYON A NANTUA                     395

 Caché dans un repli des montagnes de la rive gauche, le vil-
 lage de Bolozon est à une demi-lieue de là. En une heure, on
 peut aller à celui de Serrières, si pittoresque, si curieux à
 étudier ; celui de Cize est dispersé sur un méplat des mon-
 tagnes de la rive opposée ; le hameau de Racouze est juché au
 sommet de la montagne, bien au-dessus du souterrain. Dans
 le lointain, au sud, on aperçoit les habitations de Hautecour
 et du Grand-Corenc.
    Les deux routes de terr# qui circulent sur l'une et l'autre
rive de l'Ain et que nous avons décrites dans nos Vallées du
Bugey, passent sous le pont lui-même. Leur parcours, on s'en
souvient, fait découvrir à chaque instant mille et mille beau-
tés nouvelles.
    Cette station est appelée, selon nous, à devenir l'objectif
de nos artistes lyonnais, de nos excursionnistes de tout âge,
de tout sexe. Le buffet de la gare, puisque buffet il y a, et
le moulin de Cize, peuvent au besoin les sustenter. Mais, en
attendant mieux, qu'un industriel bien avisé s'occupe d'y
établir un bon hôtel, car le touriste ne vit pas seulement de
contemplation. Après avoir rassasié ses yeux et son esprit de
la vue d'une splendide nature, il n'est point insensible à la
perspective d'une table bien servie, qui lui permettra de pou-
voir donner, à son tour, satisfaction aux exigences de son
estomac.
   Des truites qui ne font qu'un saut des flots limpides de la
rivière dans la poêle du cuisinier, des écrevisses s'étalant en
buisson d'écarlate sur une nappe bien blanche, le tout arrosé
du petit vin rouge apéritif du Revermont et du pétillant vin
blanc de la Côte-Soleil, font, croyons-nous, et pour parler le
langage des artistes, un assez bon effet dans le paysage !
   Ayant repris place dans nos vagons, nous abordons les
escarpements de la chaîne du mont Berthiand. On traverse
un premier tunnel de 200 mètres (Bolozon n° 1 ). On court
sur une étroite corniche par une rampe très-forte. A gauche,
on rase une paroi rocheuse ; à droite, on domine la rivière
d'Ain et Bolozen assis au pied d'une déclivité vertigineuse.