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DE LYON A NANTUA 391 Cette gare est de premier ordre ; six lignes y aboutissent : Ambérieu, Lyon, Mâcon, Chalon, Lons-le-Saunier et Nantua. Nous allons parcourir celle de Nantua, et son exploration fera le sujet de ce récit. Le voyageur ne saurait trouver le temps nécessaire pour visiter cette jolie ville de Bourg et son joyau le plus précieux, l'Église de Brou. Le train revient sur ses pas, jusqu'à l'aiguille qui, du chemin de Lyon, lui fait traverser le P.-L.-M. et le fait pas- ser sur le chemin de Nantua. Comme celui des Dombes, et comme tous ceux d'intérêt local, ce chemin est à une seule voie. Il contourne la ville de Bourg dans sa partie méridio- nale, et longe la forêt de Seillon, aujourd'hui bien diminuée de son ancienne importance. On a quitté le plateau des Dombes, triste, ingrat, fasti- dieux, aux buissons de genêts, aux bouleaux et aux chênes rabougris. On est transporté dans la Bresse plantureuse et verdoyante ; l'horizon prend d'intéressantes proportions : les premiers coteaux du Revermont couverts de cet arbris- seau cher à Bacchus et aux gourmets de tous pays, qui tous appréhendent avec effroi l'invasion du phylloxéra ; sur une crête, le vieux donjon et les pans de murailles du château de Jasseron ; devant soi, les montagnes si poétiques du Bugey, au sein desquelles nous ne tarderons pas à arriver. A mesure que l'on avance, le terrain devient plus accidenté, c'est au moyen de viaducs, de tunnels, de courbes, de rampes, de remblais, de pentes et de tranchées que les ingénieurs ont eu raison de ces obstacles naturels. On franchit la Reyssouze sur un pont de trois arches. C'est là un mince filet d'eau qui s'attarde dans la prairie, comme s'il craignait d'aller trop tôt compromettre sa limpi- dité dans les tanneries de la ville de Bourg. Nous sommes à mi-côte des montagnes, au-dessus de Cézériat, dans la région des vignes que le tracé a impi- toyablement morcelées. On s'enfonce dans un premier tunnel