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                     DE LYON A NANTUA                    389

 damment les cours d'eau de la localité. Quant aux vins, ils
 provenaient dès coteaux fortunés du Maçonnais, du Beau-
jolais et de la Bourgogne, accompagnés d'un emprunt fait
aux produits de la Champagne, dont l'explosion et la mousse
pétillante se mêlèrent aux discours et aux toasts qui accom-
pagnent assez généralement toute cérémonie de ce genre,
comme un feu d'artifice et des flammes de Bengale sont le
bouquet obligé d'une fête populaire.
   Nous allons faire en résumé l'historique de ce chemin
ferré qui, par Bourg, relie directement notre ville de Lyon
à la ville de Nantua et au cœur du Bugey.
   La Ficelle nous a bientôt hissés au sommet du plateau et
à la gare de la Croix-Rousse, où nous prenons place dans les
vagons de la compagnie des Bombes qui joignent l'élégance
à un confortable bien compris, toutes choses inconnues aux
vagons des autres compagnies.
   A l'heure réglementaire, la locomotive se met en marche,
et nous voici en route.
   En quelques minutes on arrive à la gare de Sathonay, où
commence réellement notre ligne des Bombes. On sait que
le petit chemin de Sathonay, destiné dès le principe au ser-
vice particulier du Camp, dépend de la Compagnie du
Rhône, et que, par suite d'arrangements longtemps débattus
entre les intéressés, il sert de tète de ligne au chemin des
Bombes. Les deux gares de la Croix-Rousse et de Sathonay
appartiennent à la Compagnie du Rhône, comme propriété,
comme usage aux deux Sociétés.
   Le pays qui s'étend entre Lyon et Bourg ne saurait offrir
aux touristes des sites pittoresques capables de les intéres-
ser. Quelques mots suffiront donc à le décrire.
   Ce vaste plateau uniforme et d'une figure triangulaire,
est limité entre le Rhône et la Saône au-dessus desquels il
s'élève de 80 mètres environ; il était naguère encore encom-
bré d'étangs et de marais, parsemé de rares villages, habité
par une population souffreteuse, tant au physique qu'au
moral, en proie aux étreintes des fièvres paludéennes qui la