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386                    BIBLIOGRAPHIE

la Société des'gens de lettres. Il s'agirait de créer un lieu
de refuge et des ressources pour les malheureux écrivains,
pour les artistes en détresse, afin qu'on ne les vît plus
mourir dans la misère, ce qui est une honte pour la
France ; afin qu'on ne puisse plus dire que l'Angleterre
s'occupe davantage des Illustrations qui l'honorent, que
ne le fait notre chère patrie pour ses célébrités.
   M. Véron rappelle : « La fin lamentable de notre cher
« confrère, le poète et dramaturge Edouard Plouvier,
« sur la tombe duquel Claretie jetait des fleurs à pleines
« mains et arrachait des larmes de nos cœurs !
   « Aujourd'hui, quel autre deuil navrant vient affliger
« notre république des Lettres et des Arts ! Félix Belly !
« le journaliste sévère, l'économiste et le publiciste cons-
« ciencieux, le second Ferdinand de Lesseps du Nou-
« veau-Monde, obligé de mendier pour vivre et ne pou-
« vaut rougir plus longtemps de cette honte, mourant de
« faim depuis trois jours, etc. »

   M. Véron, après avoir exposé les infortunes de ces pau-
vres martyrs, fait « un appel à la Presse, aux Sociétés
des gens de lettres, des auteurs et des artistes dramatiques,
« des peintres, des sculpteurs, des architectes, et des
« musiciens, » en faveur des hommes de mérite de
toute la France qui se trouveraient dans le besoin.
   On fonderait donc un Institut International, composé de
titulaires et d'adhérents, qui réuniraient leurs cotisations
pour venir en aide aux artistes délaissés par la Fortune.

  « Est-ce à dire, écrit M. Véron, que tous les intérêts
« abdiqueraient et seraient confondus en une seule caisse
« sociale ? « Non, assurément. Chaque Société exis-
« tante garderait, avec son autonomie, la gestion et