page suivante »
BIBLIOGRAPHIE. 388 6 dit-il avec un effort pénible, ils ne me lâcheront pas « jusqu'à la mort, ces médiocres au drapeau effacé ; mais « bast ; mon école vivra !» — « N'en doutez pas, cher « maître ! » Je lui remis une pétition signée de nombreux « confrères ; et je pris congé de ce grand homme qui ne « voulait point abandonner Ja palette, et luttait contre « la souffrance corrosive. Tétais loin de me douter qu'il « était si près de sa fin, ce beau génie; car, dès 1840, « lorsqu'il composait sa Barque de Don Juan, je me rà ppe- « lais l'avoir vu, rue des Marais-Saint-Germain, 17 « Ses traits pâles et contractés dénotaient depuis long- c temps les ravages de la fièvre qui brûlait cette grande e « âme. Je lui remis alors une description en vers que je « venais de faire devant le Triomphe de Trajan. Cet hom- « mage senti et respectueux l'émut : — « Voilà mon tab- < leau bien compris, me dit-il; cet hommage vrai me < « fait plus de plaisir que toutes les louanges des jour- « naux. Vous ferez bien, ajouta-1—il, de persévérer dans « la poésie et de n'étudier que les grands maîtres ; « quant à moi, si j'écrivais, je me nourrirais de Cor- « neille et de Shakspeare » « De loin en loin, j'allais voir ce beau et grand maître « qui, d'un mot, savait enflammer ses élèves. » Il y a mille choses charmantes dans le livre dont nous parlons, au sujet des artistes célèbres, dont la plupart ont été ou sont encore les amis de M. Véron, ses amis et collègues. Une pensée généreuse a inspiré ce peintre et ce poète distingué, dans une petite brochure qu'il vient de publier, et qui a pour titre : Projet d'Institut International des Sciences, des Lettres et des Arts. Ce projet, M. Véron le recommande à ses confrères de 25