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332              LA VIE DE SAINT ENNEMOND

saint Nizier, furent néanmoins dépossédés de leurs sièges
dépouillés de leurs biens, de leurs esclaves, de leurs che-
vaux et exilés dans un monastère où on les garda à vue.
Ces évoqués indignes avaient aussi traité Gontrand
avec le plus grand mépris. Ils s'étaient signalés par tme
expédition de véritables brigands contre Victor , évêque
des Tricastins. — Et, ajoute Grégoire de Tours, leur con-
temporain presque :
    « Ils passaient leur vie dans la mollesse, dans des lits
somptueux, en plaisirs honteux, qu'ils cherchaient à jus-
tifier en calomniant leur souverain légitime. »
    Tels furent les temps lamentables au milieu desquels
naquit saint Ennemond. On eût été heureux de les voir
décrits par M. l'abbé Condamin qui les à si bien étudiés,
et il est à regretter1 de voir cette page importante de notre
histoire locale manquer dans son livre.
    Que n'a-t-il aussi dessiné à grands traits les nobles
figures des prédécesseurs de saint Ennemond sur le pre-
mier siège des Gaules ? Cette esquisse eût été d'un grand
intérêt. — Elle nous eût également permis de mieux ap-
précier la tâche que Dieu donna à remplir à saint Enne-
mond, à son tour, et de savoir ce que n'avaient pas pu ou su
accomplir ceux qui avaient éû charge d'âme de notre
ville avant lui et dans ces temps si troublés.
    Sans remonter au-delà du Ve siècle, ne trouvons-^nous
pas parmi les archevêques de Lyon des prélats dignes de
renom ? Comme l'a remarqué un écrivain moderne, (1)


  (1) Nos anciens auteurs ont omis de nous parler, avec
détails, de nos anciennes écoles épiscopales de Lyon si
importantes et pourtant si pôti connues. J'ai crû devoir com-
bler cette lacune de Pfifëtoire dé LyOh et j'achëVè Uh volu-
mineux travail « sur l'enseignement public> à Lyon, à tou-
tes les époques. »