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PAR M. L'ABBÉ C<#SDA?IIN 338 les évêques des premiers siècles de Lyon furent non-seu- lement, des prêtres d'une grande science et des écrivains d'un remarquable talent, mais encore des hommes dé- voués aux intérêts temporels de leurs concitoyens. On les voit accepter, sans hésiter, des messages, souvent péril- leux, auprès des chefs barbares pour obtenir des adou-^ cissements aux maux dont ils accablaient nos pays con- quis, et on n'a point assez étudié le beau rôle que prirent nos évoques, dans les affaires de leur époque. Ouvrons, en effet, l'histoire de nos évêques à la page; qui les con- cerne et commençons à saint Patient. Que ne fit pas la charité de ce grand prélat pendant la cruelle famine oc- casionnée par les ravages des Visigoths ? Elle fut telle que Sidoine Apollinaire le compara au Triptolème de la fable et au patriarche Joseph. Gondebaud l'hon,ora de son estime et l'aida dans la conversion des Bourguignons. N'est-ce pas à lui qu'on attribue aussi la construction de l'église des Machabées, la plus belle des Gaules : ses lam- bris étaient couverts de lames d'or, la voûte, le pavé, les fenêtres revêtues de marbres de toute couleur. Ses trois portiques étaient ornés de colonnes de marbre d'Aqui- taine ou des Pyrénées. Ce fut lui aussi qui introduisit les chants d'église à deux chœurs, ainsi qu'avait fait saint Ambroise, à Milan. Sidoine a dit de lui « Viri sancti, strenui, severi misericordis, quippe per urbeni magni- ficentiam in pauperes humanitatemque non minora bonae conscientia? culmina levit. (Epist. n, 10). Il repose dans l'église Saint-Just. Après saint Patient, nous rencontrons saint Lupri- cien, puis saint Eustique lequel, comme le dit l'un de ses contemporains « mena sous la robe d'un magistrat, la vie d'un évêque. » Sa noble âme était brisée par les malheurs de son temps, et il l'écrivit au pape Gekse , en