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                  FAR H. L'ABBÉ CONDAMW                 331

pauvre ville et sur la France ; ce n'étaient que des luttes
sanglantes entre les rois, les grands et le clergé. — que
guerres civiles, irruptions de barbares, épidémies, pestes,
inondations, que corruption, ignorance et ambition. Gon-
trand, un des fils de Clotaire qui succéda à Childebert, se
trouvait maître absolu de la Bourgogne dont Lyon était
la ville principale. Cependant la Chronique deFrédégaire
parle ainsi de ce prince.
    « Il était plein de bonté, se montrant partout avec les
« évêques, en très bonne intelligence avec les leudes,
« faisant aux pauvres d'abondantes aumônes, régnant
« enfin avec tant de sagesse que toutes les nations voisi-
« nés chantaient ses louanges. » —
   M. l'abbé Condamin qualifie aussi ce prince de saint Roi
et cependant nos anciens écrivains n'ont ils pas dit aussi
de lui qu'il fut débauché, cruel et perfide? —qu'il fit mou-
rir sa belle-sœur de désespoir, dans un couvent où il
l'avait enfermée pour s'emparer de ses biens, — et qu'il
fit périr secrètement des leudes dont il se défiait? Toute-
fois, ajoutons que l'Eglise sut lui pardonner ses fautes. —
Son repentir lui valut môme l'amitié de saint Nizier, oncle
maternel de Grégoire de Tours. Mais saint Nizier, dont
l'Eglise de Lyon s'honore, à si juste titre, affligé du dé-
sordre dont ,'une partie du clergé s'était souillée aussi,
réagit contre les coupables.
   Il convoqua et présida un concile à Lyon. Tous les grands
delacour de Bourgogne se rendirent à cette assemblée dont
la magnificence fut extrême. Des évêques osèrent s'y pré-
senter avec un luxe effréné, ayant à leur suite un grand
nombre de serviteurs, de chevaux richement harnachés.
Grégoire de Tours n'en a-t-il pas gémi profondément ? —
et c'est à lui que j'emprunte ces détails. — Salone et Sa-
gittaire, évêques de Gap et d'Embrun, tous deux élèves de