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330 LA VIE BE SAINT ENNEMOND principes de morale et une teinture de la discipline de l'Eglise faisaient aussi partie de cet enseignement. (1) Les monastères furent ainsi l'un des principaux moyens dont la Providence se servit pour conserver la religion et la science dans les temps les plus misérables. C'étaient des asiles pour la doctrine et la piété, tandis que le vice et l'ignorance, la barbarie inondaient le reste du monde. (2) La barbarie, en effet, menaçait le monde, etjamais une époque ne fut plus féconde en malheurs de tout genre. La main de Dieu s'appesantissait lourdement sur notre monde barbare, et vous découvrirez avec admiration l'une des voies par lesquelles la Providence les a, malgré leur éloi- gnement mutuel,si bien rapprochées l'une de l'autre, qu'elle en a formé l'unité merveilleuse de ce monde sur lequel a régné Charlemagne. (Le P. H. Dumas, le Clergé et FInst. prim. — Etudes relig. 1872,) (1) Il y a quelques années, subsistait aussi à Lyon, dans l'église Saint-Irénée un pavé mosaïque des plus précieux mais qui avait été gravement endommagé par le bombardement de Lyon par la Convention. Ce pavé représentait les professeurs ou Lecteurs, comme on les appelait, dans leurs costumes du temps, avec leurs robes longues grises et rouges et leurs bonnets carrés de docteurs. Au-dessus de chacun de ces professeurs était inscrit le nom de la science qu'il enseignait tels que ; Dialectica, Sapientia, Rhetorica, Grammatica. Ces figures, au nombre de 18, étaient, chacune, sous une arcade et ces arcades étaient superposées sur plusieurs rangs. Ce monument, d'après le savant M. Artaud, directeur du musée de Lyon qui l'a reproduit dans son remarquable ou- vrage sur les mosaïques de Lyon était du xi° siècle, et aurait dû être l'objet de toute la sollicitude du Conseil de fabrique de l'église Saint-Irenée, mais vers la fin de la Restauration, celui-ci le fit briser pour le remplacer par un dallage ordi- naire ! ! ! (2) M. Dareste, Histoire de France, c, 1,295.