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                   PAR M. L'ABBÉ CONDAMIN                  325

dier ces vieux temps encore si peu connus, et pourtant si
dignes de l'être, ne serait-ce que pour jeter à la face de
leurs détracteurs les plus éclatants démentis ou la preuve
de leur ignorance.
   En cela, comme le dit M. l'abbé Condamin lui môme
dans la préface de saint Ennemond, le glorieux martyr
lyonnais du vne siècle « J'ai voulu suivre aussi le mou-
vement de notre siècle qui, soit, par lassitude d'entendre
parler du passé, soit, par attrait pour l'étude des vieux
âges, et presque par curiosité nationale, a[tenù h réviser
pièces en main, les jugements historiques, et ne plus ac-
cepter que sous bénéfice d'inventaire les récits fantaisistes
des chroniqueurs et les mensongères affirmations débitées .
parles écrivains des époques précédentes, »
   Notre siècle, en effet, a travaillé avec un zèle infatiga-
ble, et ce n'est pas à lui, comme le remarque si bien
M. l'abbé Condamin, qu'on peut faire le reproche mérité
que Tacite adressait à ses contemporains, dans sa vie
d'Agricola « incuriosa suorum aelas . » Toutefois, l'auteur
delà vie de saint Ennemond ajoute, avec non moins de jus-
tesse, que parmi ces chercheurs dans le passé, et qui n'é-
tudient ce passé qu'avec les monuments de l'époque, il s'en
est rencontré, (1) cependant, qui, loin d'être éclairés par
ces monuments et quoique d'une grande intelligence, ont
eu le triste courage d'écrire dans une célèbre Revue (2)
que Charlemagne n'était qu'un gros palefrenier et


  (1) M. Renan.
  (2) La Revue des Deux Mondes, 1 décembre 1876.
  Voilà, entre autres, ce que M. Renan s'est plu à écrire sur
saint Paul ;
  « Te rappelles-tu ce jour, où un laid petit juif, parlant le
grec des Syriens, vint ici, parcourut les parvis de l'Acropole,