page suivante »
LE DAUPHINÉ 317 monde sait que Monsieur Raverat, en signalant des frag- ments de voies romaines et d'aqueducs, ou l'assiette d'un vieux castrum, a contribué à combler des lacunes qui exis- taient dans les relations que nous ont laissées les géogra- phes anciens. La Société topographique de France a butiné souvent dans ses travaux et souvent aussi ses remarques aussi fines que profondes, ses inductions qu'une série d'observations éveiJ lait dans son esprit, car touts'enchaine dans les sciences, ont été d'un grand prix pour éclairer certains points obscurs de la carte des Gaules à l'époque romaine. Ce nouveau Guide est donc, avant tout, une œuvre sérieuse qui, sous une forme légère, cache un grand fond d'étude pour la géographie, cette science dont nous nous occupions si peu avant 1870. Nous ne voulons pas réveil- ler le souvenir pénible de nos malheurs récents, mais ne pourrait-on pas, sans exagération, attribuer une partie de nos désastres à l'oubli de cette science si intéressante et si utile, pendant la période de plaisirs effrénés, de jouis- sances matérielles quia précédé la lutte que nous venons de soutenir? Revenons donc à l'étude de la géographie, surtout à celle de notre belle France, dont Strabon a dit : « Quiconque étudie la configuration de la Gaule, est obligé d'y reconnaître non l'œuvre du hasard, mais celle d'une divinité tutélaire qui a tout disposé à souhait. » F. D. CHRONIQUE LOCALE — Un poète célèbre de l'Allemagne nous peint en traits ravissants le petit Printemps se glissant pendant la nuit dans les vergers, balayant les allées, dispersant la neige, attachant des fleurs aux arbres et faisant sortir les petites plantes du fond de la terre où elles dormaient. A sa voix, les insectes s'agitent, les oiseaux font leurs nids, la forêt bourgeonne, l'abeille court au butin, tout vit tout s'éveille, tout s'anime, et jusqu'à la veillesse réchauffée et heureuse, chacun de son côté bénit le retour du petit Printemps. Il paraît qu'aujourd'hui ce charmant petit lutin est entré