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MADAME D'ORGEVAL ET SES TRAVAUX RAPPORT LU A LA SOCIÉTÉ LITTÉRAIRE DE LYON L'Histoire est une bonne mère, qui élève, nourrit et choie des enfants de tous les âges, c'est-à -dire, de toutes les grandeurs, de toutes les aptitudes et de tous les caractères, depuis l'humble traducteur, qui s'attache étroitement à un des génies de l'antiquité et qui, à force de peser les mots, pressurer le sens et s'incarner les idées d'un Tacite ou d'un Saluste, finit par se parer des palmes académiques, jusqu'à l'historien à grand vol qui, après avoir décrit les transformations de l'humanité, conté les hauts faits d'un Napoléon ou d'un César, va d'emblée s'asseoir dans les conseils de la nation, d'où il dirigera les flottes et les armées comme un vrai général, un marin réel ou un véritable administrateur. Entre eux tous, au centre, ni si bas ni si haut, s'agite et fleurit la masse des archéologues, des paléographes, • des épigraphistes, des faiseurs de monographies, des voyageurs, de ceux qui s'attachent à décrire une ville, une époque, une contrée ; travailleurs précieux, butinant comme l'abeille et amassant comme elle des trésors que la postérité saura utiliser un jour. A ceux-ci, un succès d'estime dont leur modestie se contente ; quelques éloges dans les journaux, une place à l'Académie delà province et ia gloire d'avoir, après leur mort, un buste au musée de leur ville natale ou de donner leur nom à la rue qu'ils habitèrent, à moins que, comme Ampère et-Ballanche, on n'ait qu'une ruelle de faubourg à leur offrir. Mais à ceux que les grands travaux effraient, à ceux