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LE FORT DE SAINTE-FOY 231 élevé de la chaîne; à gauche, se dresse Je Pic froid dont les pentes s'abaissent jusqu'à Brindas qui est en partie caché par les hautes futaies du parc Ruolz à Franche- ville. Après Francheville, voici Chaponost dont on ne distingue qu'à certaines heures les grands aqueducs et que domine le massif de Riverie. En avant de ce massif se dessine la grande dépression au fond de laquelle le Garon a creusé sa pittoresque vallée. Enfin l'hémicycle est fermé par le Pilât souvent couvert de neige une partie de l'année. Au-dessous de sa masse imposante, nous voyons le hameau de Montray, le plateau de la Fleurie et les fonds de Sainte-Foy, un verdoyant et frais vallon qui part du val de l'Yzeron pour remonter jusqu'à la route de Sainte-Foy à Point-du-Jour au dessus de la- quelle se trouve, comme nous l'avons dit, le tertre sur lequel le lecteur a bien voulu s'asseoir avec nous. Maintenant que le tableau est à peu près esquissé, nous allons essayer de le colorer rapidement suivant les heures et les saisons, car à quelque moment que ce soit du jour ou de l'année, le panorama qui vient de se dé- rouler sous nos yeux a toujours un charme incomparable. Le matin, par un temps pur, la plaine et les montagnes sont en pleine lumière ; le soleil levant les éclaire et ses rayons, en pénétrant jusque dans leurs moindres anfrac- tuosités, les font paraître tout d'une pièce. Les monta- gnes semblent tout prés de vous et pas un détail ne vous échappe. Mais au printemps, elles sont quelquefois voi- lées par des brumes qui, avant de se dissiper, s'écartent de temps à autre et les font apparaître toutes parées d'un singulier attrait. Dans la journée, surtout en été, elles se montrent à travers une sorte de gaze bleue qui sans lui retirer de sa beauté, donne un peu trop d'uniformité au paysage. En hiver, ce paysage s'arrête souvent aux hauteurs de