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                   ÉTUDES   ÉTYMOLOGIQUES               217

étymologistes n'admettent pas que ce nom de trifontius
puisse dériver des trois branches de l'aqueduc du Pilât: il
est dû, suivant eux, à la réunion au centre du plateau des
trois lignes d'aqueducs qui abreuvaient Lyon: celle du
Pilât, celle du Mont-d'Or et celle de la Brévenne.
   Le lecteur verra sans doute avec intérêt comment ces
auteurs ont motivé leur opinion.
   Il y a un lieu, dit Paradin, qu'on nommait dans les
anciennes écritures Trifontius, qui semble avoir été
nommé de ' trois fontaines. Il cite quelques fragments de
phrases extraites d'antiques pancartes : in loco quivocatur
 Trifontius... déporta Trifonti... in loco Trifontii...
   Ce vieil écrivain se montre cependant d'une certaine
prudence ;il n'ose rien affirmer quant à l'origine des noms.
Il ne dit pas que ce lieu fut nommé de trois fontaines,
mais qu'il semble avoir été nommé de trois fontaines ; ce
qui est bien différent.
   Voici l'opinion de Menestrier, qui n'espas plus explicite
que son prédécesseur, car ainsi que lui il s'exprime dubi-
tativement.
   La porte que l'on nomme Trion (porta trium Jon-
tium, en quelques anciens titres), était, dit-il, la porte
du camp, qui peut-être eut alors ce nom à cause des
aqueducs qui se partageaient en cet endroit en autant de
conduits différents, ou peut-être depuis la dignité de
Triumvir qu'obtint Antoine après la mort de Jules César
quand il partagea avec Octave et Lépide le gouvernement
de la république. Car Sidoine Apollinaire dit positivement
que ce triumvir laissa son nom à quelques-uns de ces
champs et à quelque étendue de pays.
   Mais, dirons-nous à notre tour, si le triumvir donna son
nom à certaines localités, il ne leur donna pas sa dignité.
D'où il résulterait que la phrase de Sidoine Apollinaire ne