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216                ÉTUDES   ÉTYMOLOGIQUES

interprétations les- plus erronées. Nous voulons parler de
Trion.
     Trion est le nom donné à un quartier situé dans la
partie haute de notre ville, dans l'ancien faubourg1 de
Saint-Just. On trouvait là les remparts et les fossés de
Trion, la porte de Trion, et de nos jours on y voit la rue
et la place de Trion.
   Ce quartier, on le sait, repose sur des substructions
romaines ; il a joué un certain rôle historique au moyen-
âge. A différentes époques on y a recueilli de nombreuses
reliques des premiers siècles de notre ère : débris de palais
et de temples, fûts et chapiteaux de colonnes, statues,
marbres précieux, mosaïques, vases, autels, cippes, mé-
dailles, etc. Les travaux d'excavation, entrepris pour
l'établissement de la gare du chemin de fer de Saint-Just,
ont donné d'abondantes récoltes de ces trésors archéolo-
giques, témoignages matériels de la civilisation gallo-
romaine en nos contrées.
   Les étymologistes qui se sont occupés de l'origine du
nom de Trion prétendent la rencontrer, les uns dans le
souvenir d'un hypothétique arc de triomphe érigé à la
mémoire de nous ne savons trop quel empereur, ou dans
le nom de triumvir donné à la porte, qui, de la ville,
conduisait au camp établi non loin de Lugdunum par le
triumvir Marc-Antoine ; les autres, dans le vocable neutre
trivium, prétention motivée par un texte qui, nous le
verrons bientôt, présente les deux mots très vie ; les autres
encore dans l'expression de trium fontium, ou très fontes,
ou trifonlius, rappelant les trois prétendues fontaines
qu'aurait formées l'aqueduc qui amenait à Lyon les eaux du
mont Pilât et qui se divisait en trois branches sur le plateua
même de Saint-Just, pour, de là, se diriger dans les palais,
les bains et les maison de la cité romaine. Mais d'autres