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                         CAILHAVA                       497
les familles riches sont encore à la campagne n'était-il pas
heureusement choisi. Quoi qu'il en soit, si plusieurs livres
atteignirent un prix élevé, un trop grand nombre ne
montèrent pas à leur valeur ; et Cailhava ne reçut pas
une somme capable d'adoucir l'amertume de son sacrifice.
   Cette somme pourvut au plus pressé ; puis la passion
reprit le dessus ; d'autres économies furent essayées et
Cailhava se remit, peu à peu, et sans avoir l'intention de
dépenser beaucoup, à reconstituer une autre collection.
Ici c'était un livre qui lui avait toujours échappé, là une
occasion rare de bon marché. Peu à peu, les rayons se gar-
nirent de nouveau, et sans atteindre l'éclat delà première
une seconde bibliothèque fut formée digne de la réputation
et du goût de celui qui la créait. C'était la consolation de
son âge mûr, sa distraction au milieu des préoccupations
et des soucis qui recommençaient à l'assaillir. La raison
lui disait de s'arrêter ; l'amour des livres l'entraînait
toujours, heureux encore si la bibliographie eût été le
seul entraînement de sa vie.
   En 1852, il fit le projet, avec M. Monfalcon, de donner
une nouvelle édition des œuvres de Louise Labé, notre
illustre et célèbre belle Cordière. Attacher son nom à
celui de l'aimable poète, une des gloires de notre cité,
a toujours vivement tenté les imprimeurs lyonnais. Jean
de Tournes en a donné une première édition en 1555 et
deux autres en 1556, différentes entre elles de pagination
et de format. On en sait le prix.
   La même année, un imprimeur de Eouen, Jan Garou,
en publia une quatrième édition ; en 1762, les frères
Duplain, deLyon, une cinquième; en 1815,Michel, àBrest,
une sixième, tirée à 140 exemplaires seulement ; en 1824,
MM. Durand et Louis Perrin en firent paraître une
septième édition, sous la surveillance de M. Breghot du