page suivante »
RAPPORT SUR M. CANAT DE GHIZY 189 grand nombre dans le cartulaire d'Etienne de Villeneuve. M. Canat de Chizy a spécialisé ses recherches à la signature des enfants, puen ou de ceux ainsi appelés. L'expression puer avait, dans les anciens titres, diverses significations, et ce mot n'entraînait pas toujours avec lui l'idée du jeune âge ; il servait ordinairement à qualifier la parenté. Dans la loi Gombette, il est employé dans le sens de Sergent de Justice : « Pueros nostros qui judicia exequuntur ». Souvent, il s'applique à des servants du chœur, comme dans l'institution de chanoines dans l'église Saint-Etienne de Dijon, en 1032, où figurent six témoins ainsi qualifiés, entre autres Gebasimis clericus atque puer. Quelquefois, ces enfants sont des jeunes gens, fils des contractants, admis à approuver les actes de leurs parents. Dans une charte citée par Perard, de 1081, les mots infans et puer y sont même employés simultané- ment. Je ne vous citerai pas toutes les intéressantes dé- couvertes que M. Canat de Chizy a faites sur ces signa- tures d'enfants. Laissez-moi cependant vous reproduire un ou deux passages de son travail. « On comprend, dit M. Canat, que ces signataires imberbes pouvaient ne pas avoir une idée suffisante de l'importance de l'acte qu'on leur demandait ; pour y remédier, on leur faisait subir quelque peine ou quelque affront personnel, afin que grâce à Vacte matériel que l'en- fant n'oublie guère, Vacte moral se fixât mieux dans sa mémoire. On trouve dans une charte de Saint-Nazaire d'Autun de 1112, un Pontius enfant, mais déjà désigné chanoine, qui après avoir signé, reçoit un soufflet qu'on peut appeler commémoratif. « Pontius, canonicus, de Rebello, qui in fans tune ibidem colaphum accepit, nequando tradetur oblivioni. » « Un certain Humfroy fait intervenir ses trois enfants