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LE SALON DE 1877 Un heureux mouvement de décentralisation artistique semble s'opérer au'proEt de notre ville. Les dernières semaines qui viennent de s'écouler ont amené à Lyon des célébrités européennes comme M. Faure,des réputations justifiées comme celles de M. Lassalle, de Mm" Agar et Rosine Block. Une œuvre sympkonique de Félicien David, le maître récemment enlevé à l'art français, était présentée aux dilettanti lyon- nais par le sympathique et spirituel conférencier des Mati- nées Ballande, M. Henry de Lapommeraye. Tandis qu'il nous était donné, grâce à l'intelligente initiative de M. Aimé Gros, directeur des concerts populaires, d'entendre les lointains échos du Désert, le chant des Aimées, la grande voix du Simoun, et les sublimes frémissements de cette nature du Sahara que la plume et le pinceau d'Eugène Fromentin nous ont fait voir et comprendre; en même temps, les peintres parisiens honoraient notre Exposition annuelle par des envois plus importants et plus nombreux qu'ils n'avaient été depuis longtemps. Voyez plutôt : les toiles d'élite venues du dehors sont signées Elisa Koch et Salles-Wagner, Roybet, Gilbert, Clairin, Hillemacher et Pasini La vie artistique va-t-elle donc pénétrer chez nous ? La presse parisienne reconnaîtra-t-elle enfin quelque manifes- tation de l'esprit dans cette pauvre province qui fournit sans cesse à la capitale la meilleure part de sa sève et de son ori- ginalité ? Quoi qu'il en soit, nous constatons une tendance favorable et nous y applaudissons. C'est par une commu- nication incessante entre les forces intellectuelles d'une