Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                    LE LAC DE PALADRU                    129

tions j'aurais évitées ! Voulez-vous que je vous en fasse
juge ?
   Je connaissais la Silve-Bénite par les descriptions en-
chanteresses que m'en faisait l'année dernière un méde-
 cin méridional qui exerce à Lyon et qui avait une envie
 folle de l'acheter ; le lac de Paladru, par un beau livre
 élucubré par un des plus forts écrivains de Grenoble, à
 preuve qu'il est même de l'Académie delphinale, et la
 contrée en général par Guy-Allard, Chorier, Valbonnais,
 de Saussure, Antonin Macé, l'Album du Dauphiné, le
 Congrès scientifique de France, session de Grenoble,
 Jules Taulier, Gariel, Honoré Pallias, E. Chaix, Joanne,
 de Terrebasse, Pilot, Mercey, le Dauphiné-Journal, la
 Société des touristes du Dauphiné ; ouf! j'en saute peut-
 être? Ce sera pour une autre fois.
  Ah! ne retournons jamais aux lieux où nous fûmes heureux!

   Je les connaissais par la pensée, par la lecture, par
l'imagination, ces lieux si beaux ! Je croyais les avoir
vus; je les aurais décrits ; j'ai voulu les revoir, c'est ce
qui m'a perdu.
    « Mon cher, me disait le médecin acquéreur de la
Silve-Bénite, avec cet accent musical qui le particularise,
je suis en train d'acheter pour 6,000 fr. c'est pour rien et
 c'est presque fait, les restes d'une ancienne Chartreuse,
 tout près du lac de Paladru. De ma terrasse] et de mes
 fenêtres je domine le lac ; derrière moi sont de hautes
 montagnes couvertes de splendides forêts ; le gibier y
 abonde. J'ai de grandes voûtes, un cloître avec cellules,
 des ruines duxn" siècle, une chapelle, un vaste escalier.
Je m'arrange là-dedans une délicieuse résidence. Venez
 m'y voir. »
    L'eau m'en vint à la Louche.
                                                         9J1