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                         MINIMES                          19

en l'année 1600 par Pierre Berne, maître maçon, qui pré-
tendait que des sommes lui étaient encore dues « du reste
« du prix fait des murailles du dortoir et réfectoire et de
« quinze caves ou tombeaux de l'Eglise » (1). Les parties
transigèrent et on convint que C0 livres solderaient la
créance.
    Quand les aumônes étaient abondantes ou que la pré-
voyance avait grossi l'épargne soigneusement amassée,
les religieux, à l'abri de semblables déconvenues, s'em-
pressaient d'ajouter à l'édifice quelques pierres ou quelque
 embellissement.
    En i 624, ils chargent Horace Leblanc de peindre sur
les murailles du cloître la vie du fondateur de leur ordre.
    Il est regrettable que cette œuvre ait complètement dis-
 paru; il n'aurait pasétésans intérêtpourl'histoiredel'art de
 la rapprocher de la célèbre composition d'EustaclieLesueur,
 destinée à la Chartreuse du Luxembourg et exécute'e une
 vingtaine d'années plus tard. La vie de saint François de
 Paule n'était pas une épopée moins riche ni plus dénuée
  de merveilleux que celle de saint Bruno et, sans chercher
 à établir entre le peintre de la ville de Lyon et le plus
  délicat comme le plus chrétien de nos grands artistes
 une .trop complète ressemblance, n'aurait-on pas pu
  étudier chez l'un et chez l'autre la mise en œuvre du
  sujet, le choix des épisodes, l'interprétation delà légende,
  peut-être même retrouver des traditions d'école et de
  genre ?
   Auprès de leur couvent et en dehors des murs qui en
 formaient la clôture, les Minimes durent élever un bâti-
 ment destiné àservir d'infirmerie. La règle de l'ordre le


   (I) Areh. départ. H. 363. — Inventaire de468$.