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                            L'ABBÉ PERRIN                           11
 L'accusé, profitant d'un avis salutaire,
 S'empressa de quitter l'antre de l'arbitraire ;
 Et ses remercîments s'adressèrent au Ciel ;
 Il jugeait le secours tout providentiel (1).
 Puis la religion succède au panthéisme ;
 Elle a pu triompher des lois de l'ostracisme.
 L'équité, la morale entraînent les esprits ;
 L'Evangile est toujours le plus beau des écrits 1
 Nos temples sont ouverts, on rétablit le culte ;
 La mission du Christ ne doit pas être occulte !
 L'abbé fut chapelain ; mais ce cœur militant (2),
 Cet ange du pécheur qui devient repentant
Désirait se vouer au faible, à l'indigence ;
Convertir le coupable, avide d'indulgence.
Enfin l'heure a sonné, sa touchante ferveur
 Va lui faire obtenir une insigne faveur.
On le nomme Aumônier des prisons de la ville (3)..
Guide d'une phalange impitoyable et vile,
Perrin sera l'ami des plus grands scélérats,
Prodiguant ses bienfaits aux pervers, aux ingrats.
Vêtu, chaque saison, d'une vieille soutane,
11 parcourt le préau, les noirs cachots de Roanne...

     Sinistre asile de douleur,
     Antre du crime, aux voûtes sombres,
     Cachant l'opprobre et le malheur ;
     Tes' jours sereins n'ont que des ombres.
     Le soleil ne peut réchauffer ;
     Ces murs épais, toujours humides ;
     La loi s'applique à triompher
     Des voleurs et des homicides ;


  (1) Perrin se réfugia à Saint-Just, chez une personne sûre.
  (2) Il fut nommé chapelain à la métropole. Il y resta peu de temps.
  (3) M. Claudin, curé de Saint-Jean, le nomma aumônier de la prison
de Roanne.