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6                          L'ABBÉ PERBIN
Ils formèrent son âme, en guidant sa jeunesse.
Dès l'enfance, il comprit la rigueur du devoir,
Et l'amour du prochain fut son premier savoir.
Actif, intelligent, doux, bon, soumis, candide,
D'un cœur impétueux et d'un esprit timide,
Perrin fit pressentir la sainte mission
Que le ciel destinait à sa vocation :
Le courage et la foi, cette heureuse harmonie
Qui vient sanctifier la phalange bénie.
On conduit à Lyon l'émule des martyrs,
Le futur confident des sombres repentirs.
Dès lors, il se prépare à la suprême tâche
Qu'il devait accomplir, si longtemps, sans relâche.
Admis au séminaire, André fut studieux, -(1)
Patient, attentif, agréable et pieux.
Plus tard, il embrassa la rigide carrière,
Toute d'humilité, de ferveur, de prière.
Puis le jeune diacre eut un vicariat, (2)
Première dignité de son patriciat,
Premiers pas du lévite, oublieux de lui-même,
Prêt à catéchiser les malheureux qu'il aime.
Il exerçait encor cette humble fonction, (3)
Lorsqu'en France éclata la Révolution :
Systèmes odieux, sanglante comédie,
Où notre liberté fut une parodie.
Le peuple, se vouant à d'iniques fureurs,
Renversa les autels, prélude des horreurs
D'un monstrueux pouvoir, d'infâmes saturnales ;



   (1) Perrinfît ses études clans le séminaire de Saint-Charles, paroisse
Saint-Nizier.
   (2) Il fut nommé vicaire dans sa ville natale, où il resta quatorze
ans.
  (3) Au moment de la Révo'ution, Perrin éprouva, à Feurs, de vio-
lent? s menaces.