Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
170      EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ DES AMIS-DES-ARTS.

de tout : des singes, des chiens, des perroquets. En général, les
expressions et les attitudes sont naturelles, et s'il n'y a pas de
perspective aérienne, c'est le résultat d'un parti pris d'imiter le
vieux, non seulement dans sa bonne naïveté, mais jusque dans
ses défauts. J'en dirai autant de la couleur ; c'était bien l'occasion
de chercher celle des Vénitiens de la grande époque, mais
M. Tissot a préféré rester gris et terne, non par impuissance ,
mais pour donner un spécimen complet de l'enfance de l'art.
Après avoir rendu un hommage mérité à ce tour de force, on se
demande s'il n'est pas une mystification et quel est le but de cet
étourdissant pastiche ? A quels principes d'esthétique peut-on le
rattacher? je ne le vois pas trop et c'est pour cela que je l'ai dé-
signé comme une facétie. Après tout, celle-là est curieuse, amu-
sante et même instructive. Je la mets bien au-dessus de celle de
M. Biard, Mon atelier, sujet incompréhensible au premier abord
et qui apparaît comme une grosse farce, quand on l'a bien com-
pris. Sujet de lithographie dans le Journal pour rire, avec une
légende gauloise au bas.
   J'allais oublier M. Paul Saint-Jean , et cela avec la meilleure
envie de lui consacrer quelques lignes élogieuses. Rose, tel est le
titre qu'il a donné à une charmante figure de jeune fille assise ,
portrait ou fantaisie. La tête est irréprochable ,• lé coloris de l'en-
semble, séduisant par sa douceur ; le bras droit me semble né-
gligé et manquer de modelé et de précision.


            VI. — SUPPLÉMENT, ARTICLES OMIS.

   Quelques changements dans la distribution des tableaux m'ont
fait découvrir ceux de M. Vernay. Je ne puis les passer sous si-
lence, car M. Vernay a une manière à lui, manière bien tranchée
qui a son bon côté et son côté faible. Il peint ce qu'il voit, comme
il le voit, sans vouloir corriger l'àcreté de certaines couleurs, le
disgracieux de certaines lignes, dans les sites peu choisis qu'il
retrace. Il arrive ainsi à une vérité naïve, ayant son charme
comme toute vérité, et malgré cela, trop brutale pour flatter les