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                     KT DE SA RÉPARATION.                     209

joie avec laquelle on goûte la substance de Dieu. Lorsque
l'esprit est en possession de la vérité, ne sent-il pas que l'en-
Ihousiasme qui le remplit n'est autre chose, comme l'étymo-
logie le lui a dit, qu'une apparition de Dieu en lui: Est Deas
 in nobis. Enfin qu'aperçoit l'homme au fond de sa cons-
cience, lorsqu'il y découvre le sentiment de la justice pure?
Un philosophe moderne a répondu : « Le ciel est déjà dans
!a conscience du juste. »
   Eh bien ! ce que je veux dire, c'est qu'au milieu de cette
misère, l'homme tient les richesses infinies a sa disposition ;
par la seule coopération de sa liberté, la grâce et tous ses biens
sont à lui, il n'a qu'à leur ouvrir par l'humilité les lèvres de
son ame. Le désir, fut-il le dernier et le seul acte de liberté
possible à l'homme, suffirait pour assurer cette bienheu-
reuse coopération.



    C'est un fait d'expérience que l'homme se montre incapable
de se porter de lui-même vers la vie absolue; on voit toutes
les âmes qui vivent en dehors de la grâce se renfermer de plus
eaplus dans la vie de ce monde pour y oublier Dieu. Quand
elles se sont saturées du relatif, quand elles se le sont incor-
poré par cet orgueil qui le leur a fait trouver bon et la seule
chose positive, que reste—t—il en elles de divin? Ah ! ne semble-
t-il pas que Dieu, pour sauver ce qui reste à l'homme de réel,
ait consentit à risquer encore une partie de ses dons, afin de
ramasser jusqu'au bord du néant cette parcelle de l'être que
l'homme entraînait dans sa chute ? Mais, pour que cette grâce
vint se fixer à l'homme, il fallait qu'il restât quelque chose à
l'homme ; sans quoi, l'homme n'étant plus rien, Dieu n'eût eu
que faire de sanctifier la corruption ou de transformer la
mort.
    Ici se trouve le point de la question qui a dû être le plus