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50 MÉMOIRE SUR LATLANTIDE. prend que du temps de Nechérophis, premier roi de la troi- sième dynastie, les Atlantes sous le nom de Lybiens, oublieux de leur origine commune avec les Egyptiens, les attaquèrent mais sans succès. Dans les monuments de l'Egypte et de la Nubie, les Atlantes, sous le nom de peuples de Phot, sont représentés comme une des nations les plus hostiles à l'E- gypte, et comme ses ennemis les plus acharnés (1). Les Amazones, nation dont on ne peut méconnaître l'exis- tence, malgré sa bizarre organisation, se trouvaient dans le voisinage des Atlantes : elles leur déclarèrent la guerre et, sous la conduite de leur reine Myrène, les vainquirent en bataille rangée, s'emparèrent de Gercène (2), une de leurs principales villes et la saccagèrent, passant tous les hommes au fil de l'épée el réduisant en servitude les femmes et les en- fants (3).Les Allantes effrayés se soumirentet se rendirent tri- butaires des Amazones qui les secoururent dans une guerre qu'ils eurent à soutenir contre les Gorgones ou Gorilles, na- tion dont Diodore fait un autre peuple de femmes, mais que Gosselin reconnaît pour habitants de quelques îles de l'At- lantique. On ignore l'époque à laquelle les Atlantes secouèrent ce joug également dur et honteux. Mais ils se relevèrent, sans doute, bientôt de cette humiliation : car on les voit peu après envahir les îles de la Méditerranée, la Sardaigne, la Gorse, la Sicile, Malte, y établir des colonies, y élever des monu- ments qui subsistent encore, el qui témoignent encore hau- tement de leur civilisation et de leur puissance. Tels sont les Nuraghes de la Sardaigne, ces constructions cyclopéennes (i) C'est peut être pour cette raison que les Égyptiens refusaient de re- connaître Neptune comme Dieu, et de l'honorer sur leurs autels. (a) Le nom de Cercène subsiste encore dans le nom de Kerkeni, que porta une île sur la cote de Barbarie. (3) Livre III, chap. 27.