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                      Poms.


                     L'HIVER.

Vers la forêt, là-bas, à mi-côteau,
Quand le brouillard s'entr'ouvre et s'illumine,
Je vois, plié dans son neigeux manteau,
Le vieil hiver qui vers nous s'achemine.

Derrière lui croulent au vent da nord
Branches dans l'air sifflant comme des flèches;
D'un pied pesant foulant leurs feuilles sèches,
Il vient courbé sous un faix de bois mort.

Chênes si verts, aubépine si blanche,
Si pleins de fleurs et d'oiseaux familiers !...
Par la forêt, le verger, les halliers,
Il a glané son fagot branche à branche;

Rameaux de l'arbre, où, par sa main gravé,
Leur chiffre heureux sourit au tronc du hêtre ;
Branche, où pour elle au nid fut enlevé
Jeune pinson égayant sa fenêtre ;

La branche aussi, d'où l'amant fit pleuvoir
Dans son corset les bouquets de cerises,
Et celle encordu saule à feuilles grises
Qu'il écarta sur son bain pour l'y voir ;

Et des rameaux du bois plus solitaire
Où lant de mousse invile à 1 oposer,
Près du rocher qui garde avec mystère
L'écho furtif de leur premier baiser.
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