page suivante »
112 SUR LE LIEU DE LA BATAILLE Sévère était h Viminiacum, ville importante de la haute Mœsie, sur le Danube, quand il apprit qu'Albin, qu'il avait créé César, s'était révolté contre lui el avait revêtu la pourpre impériale. Il marcha avec une extrême diligence contre son ennemi, et dût prendre par conséquent la route la plus courte. 11 remonta donc le Danube el la Drave, traversa la Pannonie, la Norique, la Rhétie, passa le Rhin au dessous du lac de Constance, suivit sa rive gauche jusqu'à Bdle et Augusta Rau- racorum, et déboucha par Mandeure et Besançon sur Chdlons et Tournus où il livra, en personne, une première bataille à son ennemi. Sévère y eût l'avantage et repoussa Albin jus- qu'à Lyon. Cependant un de ses lieutenants, nommé Lupus, avait été défait dans un autre endroit des Gaules. Dion (1), seul historien qui parle de cette défaite, n'en fixe pas le lieu. Une apparente ressemblance de nom a engagé quelques au- teurs à la placer près de Monlluel Mons Lupelli; mais cela sans aucun fondement. Montluel tire l'étymologie de son nom d'une cause toute différente. Albin, repoussé jusqu'à Lyon, se tint quelque temps ren- fermé, dit Hérodien, dans les murailles de celte ville que sa position rendait très forte ; mais il en sortit (2) pour livrer à Sévère une bataille où le succès fut longtemps balancé, et où la victoire se décida à la fin pour ce dernier. Les vaincus fu- rent poursuivis jusqu'à Lyon où les victorieux étant entrés pillèrent la ville et la brûlèrent. Albin, s'élant retiré dans une maison sur les bords du Rhône, se tua lui-même, suivant Dion (3), plutôt que de tomber entre les mains du vain- queur. Voilà les faits, et deux batailles clairement marquées. Voyons si l'une de ces deux batailles n pu avoir lieu à Trévoux. (i) Livre LXXV, p. 85r. (•>.) Cum se tnœnilms conlinuhstl Albinii exercilus evmil in puqnam (Dion). (3) Livre LXXV, p. S53.