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12 MÉMOIRE SUR L'ATLANTIDE. Numides, au témoignage d'Hérodote (1), rendaient de grands honneurs à Neptune, et ils le reconnaissaient comme le fon- dateur de leur nation. Les Maures ou Maurusiens rendaient aussi à Neptune des honneurs particuliers. Ces peuples divers dont nous parlons avaient une langue et un alphabet natio- nal qu'ils conservèrent longtemps, malgré les immigrations des Phéniciens et l'empire puissant que les Carthaginois éta- blirent dans leur contrée, langue et alphabet qui étaient pro- bablement les mêmes que ceux qu'ils avaient reçus de leurs ancêtres. Encore maintenant toutes ces nations, qui, sous le nom général de Berbers, occupent tout le nord de l'Afrique, depuis la mer Rouge jusqu'à l'Atlantique, offrent dans leurs langues des rapports de conformité bien frappants, et qui semblent nous confirmer qu'ils descendent tous d'un môme peuple primitif (2). Il estfâcheuxqu'on n'ait pas pu faire une étude plus approfondie des mœurs de toutes ces diverses na- tions ; on y aurait sans doute remarqué des points de ressem- blance qui auraient accusé d'une manière encore plus plau- sible leur commune origine. Mais de toutes ces nations, celle qui a plus particulière- ment gardé des traces de son origine, c'est celle des Guan- ches, anciens habitants des îles Canaries. Séparés du reste du monde par le bouleversement terrible qui a détruit l'Atlan- tide, entourés de tous côtés par une vaste mer, peu exposés par là aux invasions et aux immigrations des peuples, ils ont dû conserver plus longtemps les mœurs et les usages qui dis- tinguaient les Atlantes, et qui devaient avoir tant de confor- mité, comme nous l'avons indiqué plus haut, avec les usages et les mœurs des habitants de l'Ethiopie et de l'Egypte. Nous voyons chez eux le môme respect pour les morts que chez les (i) Livre II, ch. 5o, livre IV, cli. i98. (2) llitter : Géog. physique de l'Afrique, t. III, p. 1S9.