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                    MÉMOIRE SDK LATLANTIDE.                 17

du monde. Les Chinois, au rapport de Cosmaslndicopleustes,
parlent dans leurs annales de la destruction d'une grande île
submergée autrefois vers les bornes de la terre. Les Péruviens
ont conservé aussi la mémoire d'une race gigantesque et re-
doutée qui avait attiré sur elle, par ses crimes, le courroux
des Dieux (1).
    Les eaux, le feu réunirent leurs efforts pour anéantir notre
malheureuse Atlantide. La partie occidentale, déjà bordée
d'une ceinture de volcans, devint sans doute l'objet de leur
fureur. Obéissant à cette force puissante et irrésistible que la
terre renferme en son sein, ils entr'ouvrirent leurs cratères,
et, de leurs flancs déchirés et brûlants, vomirent des torrents
de lave, des pierres, des basaltes enllammés qui couvrirent
de toutes parts ces contrées appelées auparavant, à si juste
litre, Fortunées, et les changèrent en un affreux désert, en
un chaos confus de Irachites, de pierres ponces, de rochers
entassés les uns sur les autres. À ces maux déjà si terribles
se joignirent des tremblements de terre qui, bouleversant ce
que les volcans avaient épargné, soulevant outre mesure les
flots de l'Océan courroucé, submergèrent ce pays infortuné,
ei à la môme place où fleurissaient ces heureuses régions si
belles, si fertiles, si peuplées, s'étendit une immense mer,
dont les eaux pleines de limon et de vase, étaient, suivant
 les traditions anciennes, impraticables à la navigation (2). Il
 n'est nullement invraisemblable que les tremblements de
 terre, joints aux éruptions volcaniques, aient produit de si
 terribles effets. Rappelons-nous le tremblement de terre qui
 renversa Lisbonne et dont les effets terribles se firent sentir
 si loin, celui de 1783 qui anéantit Messine et bouleversa la
  (]alabre, et celui qui, en 1663, causa de si terribles ravages


   (i) Garcilasso : Ilisl. du ['ému, liv. IX, cil. 8,
   (•>) Plalon, Aiislotc.