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 344         BOLEE'm MONUMENTAL ET L1TURGIQUR



                                XIX.


            PLACE DE LA BOUCHERIE-DES-8TERREAUX.


    L'architecture privée a dans la ville de Lyon des partis pris
^fâcheux contre lesquels nous ne saurions trop énergiquement
 protester. Quel dommage qu'elle chemine dans celle voie ! —
 Nous avons autant d'art, un goût plus sûr que la capitale, des
 matériaux incomparablement plus beaux que ceux qu'elle em-
 ployé, car les carrières deVillebois eldeCouzonsont a nos por-
 tes; l'invasion toujours croissante des idées de Paris parmi nous,
 invasion à laquelle on ne peut opposer de trop fortes digues, n'a
 pas encore amené a Lyon ces écriteaux ignobles, ces lettres
  monstrueusement immenses, aux figures confuses et souvent
 burlesques, couvrant les murs, des combles à la base, et souil-
 lant l'architecture : nos enseignes, quoique prêtes à devenir-
 ambitieuses, ont jusqu'ici conservé ce reste de pureté dans la
 lettre, qu'on retrouve dans la typographie lyonnaisesi peu fa-
 vorable aux caractères de fantaisie qui effacent la tradition de
 la lettre onciale ; mais nous avons d'autres plaies a guérir.—
 Dans les églises, c'est la flèche, même excentrique comme
 celle de St-Bénigne de Dijon, qu'on rêve sans cesse, qu'on
 veut à tout prix; dans les maisons, c'est le toit pointu et la
  mansarde. Une bonne fois, laissons donc la toilure aigùe aux
 peuples du nord, et demeurons dans les conditions archïtec-
  toniques que notre doux climat, nos suaves paysages, notre
  nature épanouie, harmonieuse et sereine ont depuis long-
  temps réglées.
   Quand nous nous sommes élevé contre l'introduction à
 Lyon, de la stérile et disgracieuse mansarde, nous avons
 exposé des raisons qu'on n'a pas même essayé de combattre.